Il est vrai que le public rend un hommage indirect à l'Église en exigeant de son clergé une perfection qu'il n'exige pas de lui-même à ce degré. Ce n'est hélas! pas cet hommage que ressentent les membres de ce clergé, c'est l'outrage. Plusieurs se sentent marqués au fer rouge de l'infamie et n'osent plus se rapprocher d'un enfant. Pauvres de nous, humains que nous sommes, si nous devions porter le stigmate des crimes commis par tous nos frères! Il y a démesure dans cette déferlante de haine contre les représentants de l'Église catholique, dans un contexte où le tourisme sexuel, touchant aussi bien les enfants que les adultes, jouit d'une étonnante immunité.
L'heure est venue de rétablir l'équilibre en remerciant l'immense majorité des membres du clergé de leur générosité. Ce n'est pas là une question de foi, de fidélité à l'Église ni de solidarité entre chrétiens. C'est un devoir de justice, une manifestation de solidarité humaine. Si on tolère que les représentants innocents de l'Église soient aujourd'hui marqués d'infamie, à qui un tel sort sera-t-il réservé demain?