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Midas le désenchanteur ou la raison instrumentale

Silène, qui a donné son nom à une fleur de nos champs, était le compagnon et le précepteur de Dionysos. Un jour où selon son habitude, il avait abusé du bon vin, il s'égara dans les jardins de Midas, roi de Phrygie. Midas le découvrit et  l'amena à son château où il le traita avec tous les égards dus à un ami. Dinoysos en fut si reconnaissant à Midas qu'il lui promit de satisfaire son plus cher désir. Malheur de choisir! Midas lui demanda de faire en sorte que tout ce qu'il toucherait devienne de l'or. Ce qui lui fut accordé. Tout ce qu'il touchait devenait or en effet, y compris sa nourriture et sa fille bien aimée. Tant et si bien qu'il supplia Dionysos de le libérer de son don. Plein de compassion pour lui, le dieu le pria d'aller se plonger dans un fleuve du voisinage pour se purifier. Ce fleuve s'appelait Pactole. Il est depuis ce jour rempli de paillettes d'or.

Ce conte philosophique est venu jusqu'à nous pour nous aider à comprendre un mal dont nous souffrons tous. Il y a quelques siècles, nous avons demandé à Dionysos de nous rendre maîtres et souverains de la nature. Il exauça notre voeu en nous faisant cadeau d'une méthode grâce à laquelle nous pourrions accroître sans fin notre efficacité, produire des machines de plus en plus puissantes, habiter des villes de plus en plus grandes, etc.  Mais l'esprit de cette méthode hélas! nous a à ce point imprégnés que toutes les réalités que nous touchons, êtres et choses, sont désenchantées, perdent leur âme, pour devenir des instruments au service de notre efficacité. L'être aimé devient un partenaire, l'ami un contact, la caresse un toucher thérapeutique, le paysage une infrastructure, le sol un support pour les engrais chimiques, la maison un objet de spéculation. Le rire lui-même, jadis signe distinctif de l'homme, est devenu un acte médical.

Les philosophes ont donné le nom de raison instrumentale à cette façon de voir et de penser le monde. Elle est le premier obstacle dont il faut triompher pour accéder à l'appartenance. Elle nous éloigne des réalités dont elle nous rend maîtres. Elle nous insensibilise.

Dans le numéro de l'hiver 2009 de la revue Greater Good, Keith Oatley publie un article où elle démontre, avec enquêtes scientifiques et Aristote à l'appui, que la lecture des oeuvres de fiction, roman, nouvelle, poème, pièce de théâtre, a des effets heureux sur la sociabilité.
Denise Bombardier
Nous reproduisons ici, avec l'autorisation de l'auteure, Denise Bombardier, un article sur les mères porteuses paru dans le journal Le Devoir du samedi 21 mars. Quelques jours plus tôt, une femme du Québec s'était présentée devant un tribunal pour réclamer le droit d'adopter un enfant qu'une autre femme avait porté moyennant des frais de 20 000 $. Le juge Michel Dubois, de la Cour du Québec,...



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Jacques Dufresne

L'éditeur de L'Encyclopédie de L'Agora analyse l'actualité à travers le thème de l'appartenance.
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