Il est une autre source de vie qui est aussi sacrée, majestueuse, nourricière que ces rivières. On l'appelle l'appartenance. L'appartenance est cette force invisible, mais indispensable, qui nous relie aux autres, à nos familles, nos communautés, nos croyances, notre terre, notre univers. [...]Mais contrairement à ce qui se passe dans le cas des rivières, il est très difficile d'observer, de discerner les atteintes aux sources de l'appartenance. Comme nous le rappelle la chanson de Joni Mitchell: nous ne prenons conscience de la valeur des choses que lorsqu'elles nous sont enlevées. Nous nous réveillons un bon matin pour constater que le nombre de personnes âgées au Canada vivant seules est plus élevé que jamais ou que la solitude se répand dans notre société, réduisant un nombre croissant d'entre nous à un isolement dénué de sens. Ni les grands fleuves, ni les sources de l'appartenance ne peuvent être tenus pour acquis. Mais c'est à nos risques que nous ignorons les sources de l'appartenance.