Première variation: la lenteur elle-même. Pourquoi le plaisir de la lenteur a-t-il disparu? La question, apparemment anodine, appelle une première réponse, assez simple aussi: parce que «la vitesse est la forme d'extase dont la révolution technique a fait cadeau à l'homme». Plus profondément, il y a pour l'écrivain «un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l'oubli», ainsi défini: «notre époque est obsédée par le désir d'oubli et c'est afin de combler ce désir qu'elle s'adonne au démon de la vitesse». Prendre position pour la lenteur est donc aujourd'hui une attitude morale, sinon politique.
Commentaire paru dans Libération.