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Aperçus

La fiction réduit les frictions

Dans le numéro de l'hiver 2009 de la revue Greater Good, Keith Oatley publie un article où elle démontre, avec enquêtes scientifiques et Aristote à l'appui, que la lecture des oeuvres de fiction, roman, nouvelle, poème, pièce de théâtre, a des effets heureux sur la sociabilité.

Par le jeu des identifications aux personnages et aux sentiments évoqués le lecteur  s'initie aux rapports sociaux, s'apprivoise. Empruntant le concept de simulation à la psychologie contemporaine, Keith Oatltey nous rappelle comment, pour comprendre un personnage nous sommes obligés de recréer ses sentiments, à l'aide de notre imagination, à partir des indices souvent ténus qu'il nous en donne. En exerçant ainsi notre imagination dans le cadre d'une fiction, nous nous préparons à l'exercer dans la réalité. Keith Oatley voit  aussi une analogie entre la simulation par ordinateur  des changements atmosphériques, de l'interaction complexe entre les différents facteurs, vents, humitidé, pression,  et   la façon dont dans une oeuvre de fiction, les forces à l'oeuvre dans une société se composent entre elles. Nous sommes à l'aise dans un groupe humain dans la mesure  où il nous est possible de composer entre elles les forces sociales en présence.

Keith  Oatley nous raconte ensuite comment des psychologues ont utilisé des tests dérivés de l'étude des simulations pour démontrer qu'il y a une corrélation entre la richesse de la vie sociale des gens et leur intérêt pour les oeuvres de fiction

Si la démonstration est nouvelle, la thèse est ancienne comme Keith Oatley nous le rappelle elle-même en citant Aristote et l'on se demande si, dans ce cas, le présent est à la hauteur du passé.  C'est une chose en effet de lire des oeuvres de fiction, pour s'accomplir en tant qu'être humain tout en tirant plaisir de cet exercice, c'en est une autre, bien différente, de se donner pour objectif de mieux réussir socialement en appiquant une techique consistant à lire des oeuvres de fiction. On risque ainsi d'instrumentaliser la littérature, comme on instrumentalise la musique quand on en fait une thérapie,

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Le blogue de
Jacques Dufresne

L'éditeur de L'Encyclopédie de L'Agora analyse l'actualité à travers le thème de l'appartenance.
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