Comment la ville nuit-elle à notre cerveau? C'est le titre d'un article paru dans le journal Le Monde du 30 janvier 2009. Cet article était une adaptation d'un texte signé Jonah Lehrer paru dans le Boston Globe du 2 janvier 2009 et intitulé: «How the city hurts our brain?»Voici des passages tirés de l'article du journal Le Monde qui sont eux-mêmes des traductions de l'article du Boston Globe.
Marc Berman
Selon la dernière étude publiée par l'équipe de Marc Berman, deux groupes d'étudiants se sont promenés, les uns dans les rues animées les autres dans un parc et ont subi ensuite une série de tests psychologiques de mémoire et d'attention. Ceux qui s'étaient promenés en ville ont moins bien réussi les tests que ceux qui se sont promenés dans un parc.
Frances Kuo
La densité de la vie en ville n'influe pas seulement sur notre capacité à nous concentrer. Elle interfère également avec notre capacité à nous auto-contrôler. Lors d'une promenade en ville, notre cerveau est également sollicité par de nombreuses tentations consuméristes. Y résister nous oblige à nous appuyer sur le cortex préfrontal, la même zone que celle qui est responsable de l'attention dirigée et qui nous sert à éviter le flot de circulation urbain. Epuisé par la difficulté à gérer notre déambulation urbaine, il est moins en mesure d'exercer ses capacités d'auto-contrôle et donc nous rend plus enclins à céder aux tentations que la ville nous propose. Je pense que les villes révèlent la fragilité de certaines de nos plus hautes fonctions mentales, explique Frances Kuo, directrice du Laboratoire du paysage et de la santé humaine à l'Université de l'Illinois. Nous prenons ces talents pour acquis, mais ils ont vraiment besoin d'être protégés. Des recherches ont montré que l'augmentation de la charge cognitive liée à la vie urbaine rend les gens plus susceptibles de choisir un gâteau au chocolat au lieu d'une salade de fruits. La ville subvertit notre capacité à résister à la tentation consumériste, avancent même certains spécialistes.
Richard Fuller
Dans un article récent, Richard Fuller, un écologiste de l'Université du Queensland en Australie, a démontré que les bénéfices psychologiques d'un espace vert sont étroitement liés à la diversité de sa flore. Nous nous inquiétons beaucoup des effets de l'urbanisation sur les autres espèces, dit Fuller, mais nous sommes également touchés par elle.