ll y a longtemps que la judiciarisation des personnes marginalisées est la manière privilégiée par les autorités municipalesde Montréal pour assurer la «gestion» de l'espace public. La remise de contraventions pour des gestes anodins a atteint son apogée en 2004, où on dispensait 10 fois plus de tickets que 10 ans plus tôt. Bien que le nombre de contraventions semble avoir sensiblement diminué dans la rue (mais pas dans le métro), nous vivons actuellement les années les plus difficiles dont nous constatons les effets néfastes : déplacements, emprisonnement, endettement, sentiment d'injustice, discrimination, etc. En somme, si la situation a connu une certaine évolution sur le terrain, les enjeux de l'occupation de l'espace public demeurent relativement les mêmes.