Voici deux défintions, l'une de Jackie Black , l'autre de Jean Vanier, ayant en commun de distinguer l'isolement de la solitude:
Jackie Black: «La solitude est la joie d’être seul, l’isolement la douleur d’être seul. Être seul ne veut pas nécessairement dire être isolé. Dans le premier cas, seule la séparation physique est en cause, dans le second cas, la séparation est également spirituelle et psychologique.» Jackie Black 1
Jean Vanier: «Le sentiment d'isolement est un sentiment essentiellement humain. Il ne signifie pas simplement le fait d'être seul. L’isolement est différent de la solitude. On peut choisir la solitude, on peut être seul et heureux, parce que l’on sait qu’on appartient par ailleurs à une famille, à une communauté, à l'univers et à Dieu. L‘isolement est le sentiment qu'on n’appartient à rien, qu'on est coupé de tout et de tous, et qu’on n'a aucune valeur. C’est se sentir incapable de faire face à un univers hostile. Quand on se sent isolé, séparé des autres, on se sent coupable de tout et de rien, coupable d’exister, condamné avant même d’avoir été jugé. Pour quoi ? Par qui? On n’en sait rien et ce sentiment a un goût de mort.»
Nous gagnerions à n'utiliser ces deux mots que dans les sens précisés par Jackie Black et Jean Vanier. Hélas! on donne souvent dans le langage courant le sens du mot isolement au mot solitude. Une recherche sur Internet donne 6000 résultats pour l'expression «mourir de solitude» et seulement 7 pour l'expression «mourir d'isolement». On pourrait pourtant dire de l'isolement qu'il est une solitude dont on meurt. Il faut donc s'en remettre au contexte pour savoir si la solitude dont on parle est celle dont on meurt ou celle dont on vit.
1-https://www.selfgrowth.com/articles/Are_Solitude_And_Loneliness_Different.html
2-Accueillir son humanité, Presses de la Renaissance, 2007, p.54.