Pour recouvrer pleinement le sens de notre existence, nous devons retrouver le sentiment d’appartenance à une réalité, un contexte qui nous dépasse largement. «La spiritualité procure le cadre qui contient les aspirations transcendantales de l’homme, la grâce, la dignité, le culte de la vie. Et ces caractéristiques sont indispensables pour que la vie soit pourvue de sens», écrit Skolimowski. Dans une allocution prononcée à l’université de Stanford en 1994, Vaclav Havel souligne aussi la nécessité d’une vie spirituelle : «Si la démocratie ne doit pas seulement survivre mais réussir à s’étendre et à résoudre les conflits culturels, alors elle doit redécouvrir et renouveler ses origines transcendantes. Elle doit renouveler son respect pour cet ordre non matériel qui n’est pas qu’au-dessus de nous, mais aussi en nous et entre nous et qui est la seule source possible et fiable du respect de l’homme pour lui-même, pour les autres, pour l’ordre naturel, pour l’ordre humain, et donc également pour l’autorité laïque. La perte de ce respect conduit toujours à la perte d’autres choses. Ce que l’homme moderne a perdu, c’est son ancre transcendante, et avec elle la seule véritable source de sa responsabilité et de son respect de soi»