Des trois sortes de courage, devant les défis de la vie, devant la violence, des hommes ou des éléments, devant la faiblesse, celle du mourant, du pauvre ou de la personne touchée par une déficience, c'est la troisième qui contribue le plus à l'honneur de l'homme. Les deux premières nous les partageons dans une large mesure avec les animaux. La troisième c'est avec le bon samaritain et le Dieu qui l'inspirait que nous la partageons.
J'ai demandé un jour à un ami comment il était parvenu à être assez à l'aise auprès des personnes touchées par une grave décifience intellectuelle, pour être heureux de vivre plusieurs années avec elles alors que rien ne l'obligeait à le faire. Sa réponse m'a étonné: «Depuis mon enfance j'avais peur de toutes les personnes vivant avec des hanicaps graves, au point de détourner les yeux d'elles et de les fuir. Jusqu'au jour où j'ai vu, dans un lieu public, un homme se pencher avec une parfaite sollicitude, exempte de toute peur, vers une personne déformée à un degré extrême par sa maladie et ayant la plus grande difficulté à parler de façon audible. Loin d'être effrayé, l'homme bienveillant s'est rapproché de son nouvel ami et pour mieux l'entendre s'est agenouillé près de son fauteuil roulant. Ce fut pour moi la révélation d'un courage si beau que j'ai désiré le posséder. J'ai compris ensuite que le courage n'est nécessaire dans ce cas que pour briser la première barrière.